Voyage à travers le désert — Avec Benoît et les Pères cisterciens

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Voyage à travers le désert

Celui qui ne permet pas aux sentiments de sécheresse et d’impuissance d’abattre et de troubler son esprit....


Celui qui ne permet pas aux sentiments de sécheresse et d’impuissance d’abattre et de troubler son esprit, mais qui se laisse conduire paisiblement par Dieu à travers le désert, sans autre soutien ou guide que la foi pure et la confiance en Dieu Seul, parviendra jusqu’à la Terre Promise. Il aura, sans « voir », le sentiment habituel, réconfortant, obscur et mystérieux de Dieu, présent et agissant dans tous les évènements de sa vie.

Celui qui ne craint pas d’abandonner toute sa vie spirituelle entre les mains de Dieu, de remettre sa prière, ses vertus, ses mérites, sa grâce et tous ses dons à la garde de Celui dont ils viennent tous, sera rapidement conduit à la paix en union avec Lui, cette paix d’autant plus douce qu’elle sera libre de tout souci.

C’est alors qu’un livre peut parfois nous aider. Il est très normal de nous servir de la Bible ou d’un ouvrage spirituel quelconque pour nous « lancer » même dans le genre de prière où l’on ne « réfléchit » pas beaucoup.

Si nous trouvons une phrase qui nous intéresse, arrêtons-nous de lire, retournons-la dans notre esprit, imprégnons-nous-en, contemplons-la et reposons-nous dans la considération générale sereine, détendue de son contenu, non en détails mais comme un tout, comme une chose à goûter intégralement, puis passons de là au repos, dans l’attente paisible de Dieu. Si nous avons des distractions, revenons à notre livre, à la même phrase ou à une autre.

Nous pouvons commencer ainsi notre prière mentale non seulement avec un livre, mais en regardant un tableau, un crucifix, ou, mieux encore, le Saint-Sacrement. Nous pouvons également la faire dans les bois et sous les arbres. L’étendue et la sérénité d’un paysage, des champs et des collines suffisent à maintenir le contemplatif, pendant des heures de suite, sur les flots tranquilles de sa paix intérieure.

Thomas Merton, Semences de contemplation (extraits),
Traduction par Marie Tadié, Editions du Seuil (1963) p.179-181-182