Imitez leur foi
L'Apôtre, à qui Dieu avait révélé ses secrets, a dit aussi en termes non moins clairs « Nous savons que tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qu'il a appelés selon son décret pour être saints (Rm 8,28). »
L'Apôtre, à qui Dieu avait révélé ses secrets, a dit aussi en termes non moins clairs « Nous savons que tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qu'il a appelés selon son décret pour être saints (Rm 8,28). » Voilà donc comment le mot saint se trouve différemment employé, et désigne tantôt ceux qui sont consommés dans la sainteté, tantôt ceux qui ne sont encore que prédestinés à la sainteté.
Que la fête de ces saints se passe donc dans le cœur de Dieu, puisque Dieu sait qui sont ceux qui lui appartiennent et qu'il a choisis dès le principe ; qu'elle se passe aussi parmi ces esprits qui tiennent lieu de serviteurs et ministres et qui sont envoyés pour exercer leur ministère en faveur de ceux qui doivent être les héritiers du salut (He 1,14). Quant à nous, il nous est défendu de louer un homme tant qu'il vit. Comment, en effet pourrions-nous le louer sans crainte de nous tromper, quand il est manifeste que la vie même n'est pas sûre?
L'Église des premiers-nés nous attend, et nous négligeons d’aller rejoindre les saints qui nous appellent, et nous n'en tenons aucun compte. Réveillons-nous enfin, mes frères, ressuscitons avec le Christ, cherchons, goûtons les choses d'en haut. Désirons ceux qui nous désirent, courons vers ceux qui nous attendent, que nos cœurs tendent par leurs vœux, vers ceux qui les appellent. Dans là vie que nous partageons ensemble ici-bas maintenant, il n'y a ni sécurité, ni perfection, ni repos, et pourtant combien ne nous est-il pas doux et bon d'habiter en commun avec nos frères ? En effet nous arrive-t-il quelque chose de fâcheux, soit dans le corps, soit dans l'âme, il nous est plus facile de le supporter dans la société de nos frères, avec qui nous n'avons en Dieu qu'un cœur et qu'une âme. Combien plus douce, plus délicieuse et plus heureuse est l'union, que nul soupçon ne trouble, que nulle dissension n'altère, qui nous réunira par les liens indissolubles de la charité parfaite ? Et qui fera que nous ne serons plus qu'un dans le Père et dans le Fils, comme le Père et le Fils ne forment qu'un aussi.
Bernard de Clairvaux Cinquième sermon pour la Toussaint (Extraits)
Travaillez non pour la nourriture qui se perd mais pour la nourriture qui se garde jusque dans la vie éternelle Jn 6,27