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Le temps de l’Avent que nous inaugurons aujourd’hui est consacré à l’attente : c’est un temps pour attendre. Non pas pour nous désintéresser du moment présent...

 

Le temps de l’Avent que nous inaugurons aujourd’hui est consacré à l’attente : c’est un temps pour attendre. Non pas pour nous désintéresser du moment présent, mais pour remplir le présent, pour le féconder pourrions-nous dire par le désir d’un évènement qui doit encore se produire, et qui révélera le sens profond de notre histoire actuelle.

Un évènement vers lequel, que nous le voulions ou que nous ne le voulions pas nous nous approchons inéluctablement, comme le rappelait saint Paul dans la deuxième lecture : « C’est l’heure désormais de vous arracher du sommeil ; le salut est maintenant plus près de nous qu’au temps où nous avons cru. La nuit est avancée. Le jour est arrivé. »

Dans l’Evangile, Jésus nous révèle une autre caractéristique de ce double évènement : il aura un effet de surprise. Une caractéristique d’ailleurs quelque peu paradoxale, même attendu depuis des siècles et par de nombreuses générations de croyants, il sera inattendu. Le moment en est imprévisible, sauf que nous savons qu’il ne cesse de se rapprocher, et qu’il finira par fondre sur nous à l’improviste. Jésus le précise même très explicitement : « C’est à l’heure que vous ne pensez pas que le Fils de l’homme viendra. »

Car c’est bien cela que nous attendons : le retour du Fils de l’homme ; ou plutôt c’est lui que nous attendons : Jésus. Lui qui viendra achever l’histoire présente et la conduira à son accomplissement. Lui qui fera passer le temps à l’éternité, et notre histoire, l’histoire des hommes, à la gloire de son Royaume.

Perpétuellement insatisfaits comme nous sommes, nous attendons toujours quelque chose, et quelque chose de meilleur : une nouvelle récompense, une promotion, une célébration, l’exaucement de tant de désirs qui se succèdent et se chassent les uns les autres dans notre cœur. En ce temps de l’Avent nous attendons sans doute aussi la fête de Noël, et nous avons raison, bien sûr. Mais Noël ne sera que le souvenir du premier avènement de Jésus, et pas encore la célébration du second. En effet la liturgie d’aujourd’hui ne comporte aucune allusion à Noël, curieusement. Au contraire, elle braque nos regards sur le second avènement, à la fin des temps : à ses yeux, c’est lui le plus important, le plus urgent, mais aussi le plus mystérieux et la prochaine fête de Noël ne sera qu’une espèce de trompe faim, qui devra relancer notre attente de l’avènement décisif.

Un avènement qui nous échappe entièrement, sur lequel nos n’avons aucun pouvoir, sauf à travers notre attente et notre préparation : « Veillez, par ce que vous ne savez pas, disait Jésus dans l’Evangile, car c’est à l’heure que vous ne pensez pas que le Fils de l’homme viendra. »

Veiller ainsi, c’est creuser chaque jour notre désir de le rencontrer, c’est renoncer en cours de route à bien des désirs futiles et superficiels, c’est entretenir au plus profond de notre cœur, à l’heure de la lectio et de la prière, la petite flamme de notre attente. C’est même oser prier pour que son Règne ne tarde plus ! Y avons-nous pensé, nous qui récitons si souvent le Pater, où Jésus nous appris à prier afin d’accélérer la venue de la fin du monde ? Mais oui, comme nous le ferons tout à l’heure, nous osons dire : « Notre Père qui est aux cieux, que ton Nom soit sanctifié, que ton Règne vienne ! »

 

  Dom André Louf  S'abandonner à l'amour–Méditations à Sainte-Lioba Editions Salvator