Et comme il s'était endorrmi .... — Avec Benoît et les Pères cisterciens

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Et comme il s'était endorrmi ....

Et comme il s’était endormi s’éleva une grande tempête… Mt 8,23-27

Et comme il s’était endormi s’éleva une grande tempête…  Mt 8,23-27

 

Isaac de l’Etoile

 

Le premier soin des disciples aurait dû être d’empêcher leur Maître de dormir, et le second était de le réveiller s’il s’était endormi. Jésus était leur force, leur refuge était de la garder à l’état de veille. Sa présence animée devait leur inspirer autant de ferveur que son sommeil entraînait pour eux l’angoisse. Notre zèle tient Jésus éveillé, et le sentiment du danger nous pousse à le réveiller s’il vient à s’endormir. Heureuse nécessité qui nous pousse à la vertu. La première vertu c’est la force qui écarte la crainte, la seconde nous fait chercher conseil et secours au moment du danger.

Ainsi donc, mes frères, chaque fois que la persécution sévit contre nous, à l’exemple des saints apôtres, réfugions-nous auprès du Christ. Excitons en nous la foi au Christ, le souvenir de sa passion qui fut comme son sommeil : c’est peut-être la signification qu’il faudrait donner à ce sommeil de Jésus dans la barque.

Il y a parmi nous des faibles, des craintifs, des présomptueux. Nous trouvons en Jésus l’exemple de la patience, nous recevrons de Lui la force de souffrir, nous apprendrons la manière de tenir. Sans Lui nous ne pourrons jamais rien. En Lui nous pourrons tout comme dit le bienheureux apôtre : « Je puis tout en Celui qui me fortifie. (Ph 4,13). » Ses paupières nous interrogent, il ferme les yeux, la mer est en furie, tout est autour de nous que dureté et cruauté… De peur que nous nous brisions, il ouvre les yeux : tout se rassérène, la navigation est prospère, mais pas de présomption… La sécurité et la paix sont partout, pas de découragement, dans l’adversité espérons la prospérité, dans la prospérité craignons l’adversité.

Tout change autour de nous, c’est le mouvement perpétuel. Le sage craindra moins le malheur… Dans aucun cas il ne faut s’engourdir ni s’amollir. Pas de présomption dans l’un, pas de découragement ni de désespoir dans l’autre. Placés entre la crainte et l’espérance, gardons, nous, la foi en Notre Seigneur Jésus Christ.

 

                                                            Sermon 14 pour le quatrième dimanche après l’Epiphanie (Extraits)