La lecture — Avec Benoît et les Pères cisterciens

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La lecture doit être un acte d’hommage au Dieu de toute vérité. Nous ouvrons nos cœurs aux mots qui reflètent la réalité créée par Lui, ou la Réalité plus grande qui est Lui-même. Elle doit être aussi un acte d’humilité et de révérence envers d’autres hommes qui sont les instruments par lesquels Dieu nous communique sa vérité.

La lecture

 

La lecture doit être un acte d’hommage au Dieu de toute vérité. Nous ouvrons nos cœurs aux mots qui reflètent la réalité créée par Lui, ou la Réalité plus grande qui est Lui-même. Elle doit être aussi un acte d’humilité et de révérence envers d’autres hommes qui sont les instruments par lesquels Dieu nous communique sa vérité.

La lecture donne d’autant plus de gloire à Dieu que, non seulement notre intelligence, mais notre personnalité tout entière s’y intéressent plus profondément. Nous en sortons absorbés et renouvelés dans la pensée, la méditation, la prière, ou même la contemplation de Dieu.

Les livres qui parlent comme Dieu parlent avec trop d’autorité pour nous plaire. Ceux qui parlent comme des hommes de bien nous retiennent par leur charme humain ; nous nous enrichissons en nous découvrant en eux. Ils nous enseignent à nous mieux connaître en nous reconnaissant dans un autre.

Les livres peuvent nous parler comme Dieu, comme des hommes, ou comme le bruit de la ville que nous habitons. Ils nous parlent comme Dieu, s’ils nous apportent lumière et paix, et nous remplissent de silence. Ils nous parlent comme Dieu, quand nous désirons ne jamais les laisser. Ils nous parlent comme des hommes, lorsque nous désirons les entendre encore. Ils nous parlent comme le bruit de la ville lorsqu’ils nous retiennent prisonniers d’un ennui qui ne nous apprend rien, ne nous donne aucune paix, aucun réconfort, rien qui vaille la peine d’être retenu, sans vouloir pourtant nous laisser échapper.

Si grands que soient les livres, si amis qu’ils nous puissent être, ils ne remplacent pas les personnes. Ils ne sont que des moyens de contact avec de grandes personnalités, avec des hommes qui avaient plus que leur propre part d’humanité, des hommes dont la personnalité appartient au monde entier.

Les idées et les mots qui nourrissent ne sont pas le fait de l’intelligence, mais de la vérité. Non pas une vérité abstraite qui nourrit l’esprit seul. La vérité que cherche le spirituel, c’est la Vérité intégrale, réalité, existence et essence tout ensemble, un objet capable d’être embrassé et aimé, un objet capable de recevoir l’hommage et le service de nos actions ; plus qu’un objet : des personnes, ou une Personne. Celui surtout dont l’essence est d’exister. Dieu.

Le Christ, la Personne du Verbe incarné, est le livre de vie où nous lisons Dieu.

 

 

Thomas Merton, les chemins de la joie (Extraits).                                    

Traduction par une moniale Bénédictine du Mont-Olivet, Plon Editeur (1961), (P. 23 à 25).