Mon âme se souvient du Seigneur — Avec Benoît et les Pères cisterciens

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Mon âme se souvient du Seigneur

Mon âme se souvient du Seigneur

Lorsque nous chantons avec le Psaume que nous nous souvenons du Seigneur (Ps 76, 3), il s’agit seulement de la découverte, avec une profonde componction du cœur, que Dieu se souvient de nous.

Mon âme se souvient du Seigneur

 

Lorsque nous chantons avec le Psaume que nous nous souvenons du Seigneur (Ps 76, 3), il s’agit seulement de la découverte, avec une profonde componction du cœur, que Dieu se souvient de nous. Car en un sens, l’on ne peut se souvenir de Dieu, mais le découvrir.

Si nous persévérons dans la prière, nous nous « souvenons » de Lui, c’est-à-dire que nous reprenons conscience de ce qu’Il est vraiment. Et nous découvrons qu’Il nous a trouvés. Cette prise de conscience, lorsqu’elle est l’œuvre de la grâce, est toujours fraîche et nouvelle. Cette nouveauté, c’est le « bonheur » qui est l’évidence vivante d’un contact avec l’Esprit du Seigneur, qui nous fait « défaillir » en esprit comme si nous passions de la mort à la vie. Nos yeux s’ouvrent. Nous voyons tout sous un jour nouveau.

Le premier pas vers Dieu, qui est la Vérité, est de me connaître vraiment ; et si j’ai été dans l’erreur, le premier pas vers la vérité est de reconnaître cette erreur.

Le Dieu vivant, par l’effleurement de Sa miséricorde dans les profondeurs de l’âme qui la connaît, éveille en elle la conscience de Sa présence, afin qu’elle Le connaisse et en même temps L’aime, puisqu’Il vit en elle. Il est si vrai que le Seigneur est le Dieu vivant que tous ceux qui Le suivent vivront éternellement parce qu’Il est leur Dieu.

Si Dieu est le Dieu d’Abraham, c’est qu’Abraham doit ressusciter des morts : quiconque a pour Dieu le Dieu vivant ne peut demeurer dans la mort. Mais Il n’est notre Dieu que si nous Lui appartenons entièrement, c’est-à-dire si nous sommes passés de la mort à la vie.

Sa lumière est signe certain de Sa présence ; elle est là pour nous rappeler que nous pouvons nous tourner vers Lui dès que nous cessons de préférer les ténèbres à la lumière. Et si nous ne nous tournons pas vers Lui, c’est que nous oublions qu’Il doit venir à nous comme un Sauveur sans lequel nous sommes impuissants.

Nous ne pouvons Le trouver que si nous prenons conscience du besoin que nous avons de Lui, besoin que nous oublions lorsque nous prenons un plaisir complaisant à nos propres bonnes œuvres. Les pauvres et les impuissants sont les premiers à Le trouver, Lui qui est venu chercher et sauver ce qui était perdu.

« Le Seigneur est mon roc et ma forteresse » (Ps 17, 2), et Il demeure au milieu de son peuple. Venez, entrons dans la maison du Tout-Puissant et, debout, louons-Le.

 

                                             Thomas Merton, Nul n’est une île (extraits).                                                                                        Traduction de Marie Tadié, Le Seuil 1956.