Mercredi des cendres — Avec Benoît et les Pères cisterciens

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Mercredi des cendres

Evangile et peinture

Homélie de Dom Vladimir abbé de Notre-Dame de Lérins

Dans le rite de l’imposition des cendres, il y a une double signification qui comme toujours dans la liturgie nous fait passer de l’extérieur à l’intérieur...

Homélie de Dom Vladimir abbé de Notre-Dame de Lérins

Chers Frères et Sœurs, 

Dans le rite de l’imposition des cendres, il y a une double signification qui comme toujours dans la liturgie nous fait passer de l’extérieur à l’intérieur, du sensible au spirituel, du signe à la réalité.
La première signification de ce rite nous renvoie à la fragilité de notre condition humaine. Dieu a façonné l’homme, poussière prise à la terre comme le dit le livre de la Genèse dans sa version grecque, jusqu’à ce qu’il retourne à la terre d’où il a été pris. C’est cette condition qu’Abraham, le père des croyants reconnaît avec humilité lorsque s’adressant à Dieu pour intercéder pour Sodome, il se déclare poussière et cendre.


Si nous passons, du premier livre des Écritures, la Genèse au dernier, celui de l’Apocalypse, la poussière et la cendre y expriment le deuil et le repentir tel celui de ceux qui se lamentent sur la ruine de Babylone. C’est ce que dit aussi notre Seigneur dans l’Évangile se lamentant sur Chorazeïn et Bethsaïde : « Malheur à vous ! Car si les miracles accomplis chez vous l’avaient été à Tyr ou à Sidon, il y a longtemps qu’elles auraient fait pénitence sous le sac et la cendre ».


Chers Frères et Sœurs, Voici maintenant le temps favorable, pour que ravivant en nous la conscience de notre fragilité et de notre péché, nous reprenions avec plus d’assurance notre chemin vers le Père. Ce chemin lui aussi est comme double car il est un chemin de communion qui nait de notre commune fragilité et un chemin de conversion qui nait de notre condition de pécheurs pardonnés. Comme nous le rappelle le Pape François dans son message pour le carême, ce chemin est entièrement placé sous la lumière de la Résurrection qui fait que la poussière et la cendre que nous sommes devient poussière de gloire et d’éternité. Le rien et même le mal peuvent être envahis par la plénitude de Dieu. Dans cette période troublée et difficile, prenons donc résolument le chemin vers la Pâque, la route vers Jérusalem. Avec liberté, servons-nous des instruments des bonnes œuvres que l’Évangile nous indique, la pauvreté et le jeûne une pour creuser le désir de notre cœur ; le regard et les gestes d’amour vers celui qui est fragile comme nous, pour construire la communion ; le dialogue avec le Père dans le secret pour affermir notre retour vers lui. Si nous nous exerçons sans relâche avec ces instruments, le Seigneur nous donnera ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, tout ce qu’il a préparé pour ceux qui l’aiment.