"J'ai cherché le repos en toutes choses" — Avec Benoît et les Pères cisterciens

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"J'ai cherché le repos en toutes choses"

« J'ai cherché le repos en toutes choses » Pour ceux qui sont fatigués, le repos est doux...

Guerric d’Igny : Troisième sermon pour l’Assomption. (Extraits)

   « J'ai cherché le repos en toutes choses » Pour ceux qui sont fatigués, le repos est doux. Ce jour de relâche et de loisir arrive donc d'une façon opportune et agréable. Pour vous, mes frères, qui êtes fatigués, que non seulement vos corps se délassent un jour sans travaux de la moisson en célébrant le repos de la sainte mère de Dieu, mais encore, que nos cœurs respirent au souvenir et dans l'amour du repos éternel. Et là-Haut cependant, mes frères, vous moissonnerez aussi, vous récolterez le repos, après avoir semé le travail de la moisson ici-bas. Le fruit du travail présent, sera le repos à venir : repos du travail, récompense pour le travail, bien, dont le souvenir même relève les hommes fidèles, dans les fatigues qu'ils éprouvent. C’est l'ombre pour ceux que la chaleur accable, la nourriture pour ceux qui sont affamés. Ô vous qui travaillez, ô vous qui supportez le poids de la chaleur et du jour, à l'ombre des ailes de Jésus vous trouverez le repos de vos âmes, de quoi fortifier votre courage… au jour de la chaleur et du travail, au jour du combat et de la tentation. En effet, lorsque la méditation du repos éternel protège de ses ombres la tête de ceux qui travaillent, non-seulement elle rafraîchit les âmes contre l'ardeur de la tentation, mais encore elle les répare pour qu'elles puissent recommencer leurs labeurs…

 

    Si quelqu'un est curieux de savoir qui surtout a proféré cette parole : « j'ai cherché le repos en toutes choses, » c'est la Sagesse, c'est l'Église, c'est Marie, c'est l'âme de chaque juste. La Sagesse a cherché le repos en toutes les créatures et ne l'a trouvé que dans les hommes humbles. L'Église l'a cherché dans toutes les nations du monde et ne l'a rencontré que parmi celles qui étaient croyantes. Marie, comme toute âme fidèle, l'a recherché dans toutes ses actions, elle l'a enfin trouvé aujourd'hui, quand, après la persécution d'Hérode et la fuite en Égypte, après tant d'embûches et de mauvais procédés de l'impiété des Juifs, après tant de glaives cruels qui ont percé son cœur, il lui a été enfin donné de dire en ce jour : « Retrouve le repos mon âme, car le Seigneur t’a fait du bien (Ps 114,7). » Celui qui m'a créée, celui qui a été formé de moi, s'est reposé dans la tente de mon corps, il ne pourra point me refuser le repos de son paradis. S'il comble, de son propre mouvement, les autres hommes de ses grâces, comment ne rendrait-il pas la pareille à sa Mère ?

 

   Marche Marie, avance-toi pleine d’assurance dans les biens de ton Fils, agis avec confiance comme une reine, comme la mère et l'épouse du roi. Tu cherches le repos, plus de gloire t’est due, tu auras le royaume et la puissance. Il désire partager avec toi son autorité, celui qui dans une même chair et un même esprit a partagé sans division le mystère de la piété et de l'unité lorsque, sauf l'honneur dû à sa nature, en redoublant le bienfait de sa grâce, sa mère devint son épouse. Dieu n'est pas injuste, mes frères, il n'oublie pas les bonnes œuvres. En lui reste toujours gravée la pensée d'un bienfait reçu. Heureux celui en qui Dieu a trouvé même une fois son repos, dans le tabernacle de qui il s'est arrêté même une heure.

 

   Appliquons-nous donc tous à être calmes, à nous livrer, dans notre quiétude, à la méditation du repos éternel, et que, dans le désir qu'il fera naître en nous, il nous trouve prêts à tout travail. Daigne la bienheureuse Mère de Dieu, dont nous célébrons le repos, nous obtenir cette faveur de celui qui s'est reposé dans le tabernacle de son corps et de son cœur. C'est lui qui est le repos éternel, Jésus-Christ, à qui est honneur et gloire dans tous les siècles des siècles.