Conscience liberté et prière — Avec Benoît et les Pères cisterciens

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Conscience liberté et prière

Conscience, liberté et prière

Ne considérer les êtres, les évènements et les situations que par rapport à la façon dont ils m’affectent, c’est vivre au seuil de l’enfer...

Conscience, liberté et prière

Ne considérer les êtres, les évènements et les situations que par rapport à la façon dont ils m’affectent, c’est vivre au seuil de l’enfer. L’égoïsme centré sur un mensonge est condamné à voir ses espoirs frustrés. Est-il un signe plus convaincant de ma dépendance que l’insuffisance de ma volonté ? Lorsque je choisis ce que je prends pour la liberté, je me leurre et me trouve prisonnier de mon aveuglement, de mon égoïsme et de mon insuffisance.

Il nous faut choisir ce qui permet à notre être réel de donner toute sa mesure.

Ma volonté libre affermit et perfectionne son autonomie propre en liant librement son action à la volonté d’un autre. Il y a dans la nature même de ma liberté, quelque chose qui m’incline à aimer, à faire le bien, à me donner aux autres.

Je ne deviens parfaitement libre qu’en me soumettant à la volonté de Dieu.

L’obéissance aux hommes n’a de valeur qu’en tant qu’elle est d’abord l’obéissance à Dieu.

La conscience est l’âme de la liberté, son regard, son énergie, sa vie. La conscience est la lumière à la lueur de laquelle nous lisons la volonté de Dieu. Or, je ne peux choisir le bien si je n’ai une conscience mûre et prudente qui me fasse connaître avec précision mes motifs, mes intentions, mes actes moraux.

Nous découvrons de bien plus grandes possibilités d’exercer notre liberté parce que notre charité est plus profonde ; et, plus riches de grâce divine, nous pouvons atteindre des fins qui nous dépassaient jusqu’ici.

L’un des rôles les plus importants de la vie spirituelle est d’approfondir, de fortifier et de développer notre conscience morale.

L’un des éléments les plus importants et les plus négligés de la vie intérieure à son début est la faculté de répondre à la réalité, de discerner la valeur et la beauté des choses ordinaires, de nous éveiller à la splendeur qui nous entoure dans les créatures de Dieu.

La conscience qui demeure unie au Saint-Esprit par la foi, l’espérance et une charité généreuse, devient le miroir  de la propre loi intérieure de Dieu, c’est-à-dire de Son amour.

Tel homme, telle prière. Nous devenons ce que nous sommes par la façon dont nous parlons à Dieu.

Du fond de notre néant, Dieu inspire notre prière. C’est un mouvement de confiance, de gratitude, d’adoration, ou de souffrance qui nous place devant Dieu, nous fait voir Dieu et nous à la lumière de sa vérité infinie, et nous incite à Lui demander la miséricorde, la force spirituelle, l’aide matérielle dont nous avons tous besoin.

Il est une meilleure façon de prier, un plus grand don de Dieu, c’est d’aimer Dieu à travers notre prière.

La prière pure ne prend possession définitive de nos cœurs, que lorsque nous ne désirons plus lumières, grâces ou consolations spéciales pour nous, et que nous prions sans penser à notre satisfaction personnelle.

Une telle prière ne désire aucun témoin, pas même nos propres âmes. Elle cherche à demeurer entièrement cachée en Dieu. L’âme ne s’ouvre qu’à Dieu.

 

 

                                                          Thomas Merton, Nul n’est une île (extraits).

                                                             Traduction de Marie Tadié, Le Seuil 1956.