Paresse et lâcheté — Avec Benoît et les Pères cisterciens

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Paresse et lâcheté

La paresse et la lâcheté sont deux des plus grands ennemis de la vie spirituelle. Et ce sont les plus dangereux de tous lorsqu’ils se dissimulent sous le masque de la « discrétion ». Cette illusion ne serait pas aussi fatale si la discrétion n’était aussi une des plus importantes vertus d’un homme spirituel. En fait, c’est précisément la discrétion qui doit nous enseigner la différence entre lâcheté et discrétion. Si ton œil est simple … mais si la lumière qui est en toi est ténèbres (Mt 6, 22, 23).

Paresse et lâcheté

 

La paresse et la lâcheté sont deux des plus grands ennemis de la vie spirituelle. Et ce sont les plus dangereux de tous lorsqu’ils se dissimulent sous le masque de la « discrétion ». Cette illusion ne serait pas aussi fatale si la discrétion n’était aussi une des plus importantes vertus d’un homme spirituel. En fait, c’est précisément la discrétion qui doit nous enseigner la différence entre lâcheté et discrétion. Si ton œil est simple … mais si la lumière qui est en toi est ténèbres (Mt 6, 22, 23).

La discrétion nous indique ce que Dieu veut de nous et ce qu’Il ne veut pas de nous. En nous l’apprenant, elle nous montre notre obligation de correspondre aux inspirations de la grâce et de nous conformer à toutes les autres indications de la volonté de Dieu.

La paresse et la lâcheté font passer notre bien-être actuel avant l’amour de Dieu. Elles craignent l’incertitude de l’avenir parce qu’elles ne placent point leur confiance en Dieu.

La discrétion nous met en garde contre l’effort inutile : mais pour le lâche tout effort est inutile. La discrétion nous montre quand l’effort est vain et quand il est obligatoire.

La paresse se dérobe à tout risque inutile ; mais elle nous pousse à courir ceux que la foi et la grâce de Dieu nous demande d’assumer. Lorsque Jésus disait : « Le royaume des cieux souffre violence » (Mt 11, 12), Il voulait montrer qu’on ne pouvait l’acheter qu’au prix de certains risques. Et, tôt ou tard, si nous suivons le Christ, nous avons à risquer le tout pour le tout. Il nous faut miser sur l’invisible et risquer tout ce que nous pouvons voir et goûter et sentir. Mais nous savons que le risque en vaut la peine.

Sans courage nous ne pourrons jamais parvenir à la vraie simplicité. La lâcheté nous maintient « doubles », hésitant entre le monde et Dieu. Dans cette hésitation, il n’y a point de foi véritable, la foi demeure une opinion.

 

Thomas Merton, les chemins de la foi (Extraits).  

Traduction par une moniale Bénédictine du Mont-Olivet, Plon Editeur (1961), (p. 38 et 39).