La foi — Avec Benoît et les Pères cisterciens

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La foi

La foi est à l’origine de toute contemplation. S’il se glisse une erreur importante dans notre conception de la foi, nous ne serons jamais de véritables contemplatifs.

La foi est à l’origine de toute contemplation. S’il se glisse une erreur importante dans notre conception de la foi, nous ne serons jamais de véritables contemplatifs.

Tout d’abord, il faut bien comprendre que la foi n’est ni une émotion, ni un sentiment. Ce n’est pas un élan aveugle et inconscient qui nous pousse vers quelque chose de vaguement surnaturel. Ce n’est pas simplement un besoin fondamental de l’esprit humain. Ce n’est pas le sentiment que Dieu existe. Ce n’est pas la conviction que l’on est, en quelque sorte, sauvé ou « justifié » uniquement parce qu’on en est persuadé. Ce n’est pas quelque chose d’entièrement intérieur et subjectif, sans rapport avec une cause extérieure. Ce n’est pas seulement une « force intérieure », ni une chose qui jaillit du fond de notre âme pour nous remplir de l’ « impression » vague que tout est pour le mieux, ou qui nous est tellement personnelle qu’elle est incommunicable. Ce n’est pas un mythe impossible à partager et dont la valeur objective n’a d’intérêt ni pour Dieu, ni pour nous, ni pour qui que ce soit.
Ce n’est pas davantage une opinion, ni une conviction fondée sur l’analyse rationnelle. Ce n’est pas le résultat d’une démonstration scientifique. Nous croyons seulement ce qui n’est pas évident : autrement nous n’y croyons pas, ou pas de la même façon.

La foi est avant tout un consentement intellectuel. Elle améliore l’esprit et ne le détruit pas. Elle met l’intelligence en possession d’une Vérité que la raison ne peut saisir par elle-même. Elle nous fait connaître Dieu Tel qu’Il est en Lui-même ; la foi est le moyen d’arriver à un contact vivant avec un Dieu qui est vivant, et non avec un Principe Premier abstrait, déduit par syllogismes de la création

Thomas Merton, Semences de contemplation (extraits),
Traduction par Marie Tadié, Editions du Seuil (1963) p.98-99