Toi, tu es mon Fils bien-aimé — Avec Benoît et les Pères cisterciens

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Toi, tu es mon Fils bien-aimé

André Louf ocso : Méditations à Sainte Lioba (2010)

Le dialogue entre le Fils et son Père a dû être constant, même lorsque le Fils se trouvait encore « dans le sein du Père », comme le précise l’Evangéliste saint Jean (Jn 1,18)...

André Louf ocso : Méditations à Sainte Lioba (2010)

 Le dialogue entre le Fils et son Père a dû être constant, même lorsque le Fils se trouvait encore « dans le sein du Père », comme le précise l’Evangéliste saint Jean (Jn 1,18). Mais maintenant que le Fils s’est incarné et a pris une forme humaine, il fallait que ce dialogue, lui aussi, prit forme humaine et devint intelligible pour les hommes. Dans l’évangile d’aujourd’hui, nous surprenons ce dialogue, si l’on peut dire dans la bouche du Père : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi j’ai toute ma joie. » Il s’agit de ne rien de moins qu’une déclaration d’amour. Le Verbe désormais incarné l’attendait sans doute et ne fut pas surpris. Qu’est-ce que le Père put dire à son Fils sinon, en termes compréhensibles pour des oreilles humaines, que la déclaration d’amour qui nourrissait depuis toute éternité son dialogue avec son Fils ?

 

  Selon l’Evangile, le Fils n’y répondit pas sur-le champ. Sa réponse viendra plus tard, au moment le plus tragique de son existence humaine : sur la croix, au cœur de son agonie, au seuil de la mort, après avoir accompli tout ce que l’amour de son Père avait prévu pour lui : « Tout est accompli ; Père entre tes mains je remets mon esprit » (Jn 19,30). Le dialogue entre le Père et son Fils se termina ainsi : dans la mort victorieuse de sa Pâque. Il n’y avait plus rien à ajouter, et le même dialogue pouvait continuer pour l’éternité, plus que jamais dialogue d’amour entre le Père et le Fis, dans le sein du Père