Le message de la Croix — Avec Benoît et les Pères cisterciens

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Le message de la Croix

• Le message de la Croix

Il y a bien davantage dans le message de la Croix qu’acceptation de la souffrance ou pratique du renoncement. La Croix est quelque chose de positif.

Le message de la Croix

 

Il y a bien davantage dans le message de la Croix qu’acceptation de la souffrance ou pratique du renoncement. La Croix est quelque chose de positif. C’est plus qu’une mort. « Le message de la croix est une folie pour ceux qui sont en train de se perdre, mais, pour ceux qui sont dans la voie du salut, c’est une vertu divine » (1 Co 1, 18).

Le Chrétien doit non seulement accepter la souffrance, mais encore la rendre sainte. Rien ne devient plus facilement impie que la souffrance. Croire en la souffrance est de l’orgueil : mais souffrir en croyant en Dieu, est de l’humilité.

Seules les souffrances du Christ ont de la valeur aux yeux de Dieu, qui hait le mal ; et elles ont surtout pour lui valeur de symbole. La mort de Jésus sur la croix a une valeur infinie non en tant que mort, mais en tant que mort du Fils de Dieu. La Croix du Christ ne parle pas de la puissance de la souffrance ou de la mort ; seulement de la puissance de Celui qui a vaincu la souffrance et la mort en sortant du tombeau.

En même temps que notre identité, le baptême nous donne la vocation divine de nous trouver dans le Christ. Mais c’est une ressemblance spirituelle au Christ dans Ses souffrances que donnent à notre âme la grâce et le sceau du baptême, car ce sacrement est l’application, à nos âmes, de la Passion du Christ.

 

Le chrétien doit mettre tout en œuvre pour soulager la souffrance des autres. Mais notre compassion ne se transforme en charité que si elle voit le Christ dans celui qui souffre et éprouve, pour lui, la miséricorde du Seigneur.

Un amour que la souffrance ou la mort brisent ne vaut pas tout le mal qu’il nous donne. Le Nom, la Croix et le Sang de Jésus, ont changé tout cela. Par Sa Passion et les sacrements qui pénètrent dans nos vies, l’impuissance de l’amour humain se transforme en une force divine qui nous soulève au-dessus du mal et qui peut tout vaincre.

Connaître la Croix n’est pas seulement connaître nos propres souffrances. Car la Croix est le signe du Salut, et nul n’est sauvé par ses seules souffrances. Connaître la Croix, c’est savoir que nous sommes sauvés par les souffrances du Christ ; c’est surtout, connaître l’amour du Christ qui, pour nous sauver, a souffert et est mort. C’est ce qui explique la relation entre souffrance et contemplation. Car la contemplation est simplement la pénétration, par la divine sagesse, du mystère de l’amour divin, de la Passion et de la Résurrection de Jésus-Christ.

Pour souffrir sans nous appesantir sur nos afflictions, pensons à une affliction plus grande, et tournons-nous vers le Christ en Croix.

Pour souffrir sans haine, chassons toute amertume de nos cœurs en aimant Jésus.

Pour souffrir sans espoir de compensation, trouvons notre paix dans la conviction de notre union avec Jésus. 

 

 

 

 

 

                                                                                            Thomas Merton, Nul n’est une île (extraits chap.5).

Traduction Marie Tadié. Le Seuil 1956.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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