L'espérance — Avec Benoît et les Pères cisterciens

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Avec Benoît et les Pères cisterciens
Menu

L'espérance

Le chrétien est un homme qui vit tout à fait en dehors de lui-même, dans le Christ. Il vit dans la foi de sa rédemption, dans l’amour de son rédempteur, qui nous aime, nous pour qui il est mort. Le chrétien vit, surtout, dans l’espérance d’un monde à venir.

L’espérance est le secret du véritable ascétisme. Elle ne tient pas compte de nos propres jugements et désirs, et elle rejette le monde dans son état actuel, non que nous soyons mauvais, nous et le monde, mais parce que notre condition présente ne nous permet pas de faire le meilleur usage de notre bonté ou de celle du monde. Mais nous nous réjouissons en espérance. Nous jouissons des créatures en espérance. Nous en jouissons, non comme elles sont en elles-mêmes, mais comme elles sont dans le Christ : pleines de promesses. Car la bonté de tous les êtres est un témoignage de la bonté de Dieu, et sa bonté, une garantie de sa fidélité à ses promesses. Il nous a promis un nouveau ciel et une nouvelle terre, une vie de ressuscités dans le Christ. Tout renoncement qui n’est pas entièrement suspendu à sa promesse n’est pas à la hauteur du renoncement chrétien.

Thomas Merton, Les chemins de la joie (Extraits),
Traduction par une moniale Bénédictine du Mont-Olivet, Plon Editeur (1961), (p. 41-42).