Renoncer à tes volontés propres — Avec Benoît et les Pères cisterciens

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Renoncer à tes volontés propres

Maintenant, c’est donc à toi, à toi, qui que tu sois, qui renonces à tes volontés propres… (Règle de saint Benoît Prol. 3)

Se laisser guider par notre volonté propre, c’est vouloir ce que nous désirons et souhaitons. Ce vouloir peut s’exercer sans tenir compte des conséquences qu’il peut avoir à la fois sur des personnes et sur un environnement. Dans ce cas la personne agit selon son désir et elle est sa seule référence : ‘’je fais ce que je veux, comme je veux, et quand je veux car je suis libre !’’ Elle se prend pour le centre. Les lois civiles sont là pour canaliser les actions possibles et les limiter en donnant des normes à l’exercice de cette liberté. La transgression est punie. Tout citoyen obéit donc à des lois qui lui imposent un cadre à respecter même si cela lui déplait ; la désobéissance est sanctionnée par la justice.

Renoncer à sa volonté propre, c’est accepter et vouloir obéir en posant un acte libre pour faire le Bien. Pour connaître ce Bien, il nous faut écouter la Parole et la mettre en pratique afin de tendre à ce que notre volonté corresponde à celle de Dieu : c’est « l’union des volontés. »

Nous sommes là au cœur de la vie chrétienne et c’est cela que Benoît aborde dès le début de la Règle : « Maintenant, c’est donc à toi que je parle, à toi, qui que tu sois, qui renonces à tes volontés propres…» (RB Prol 3) Benoît montre l’action à entreprendre au chapitre sur les outils du bien vivre. Il nous dit : d’« Haïr sa volonté propre. » (RB 4,60). Il y revient au chapitre consacré à l’humilité : ‘’ « Quant à faire notre volonté propre, l’Ecriture l’interdit quand elle nous dit : renonce à tes volontés »(RB 7,19) et plus loin : «Voici le deuxième degré de l’humilité :ne pas aimer sa volonté propre, ni se complaire dans l’accomplissement de ses désirs, mais plutôt imiter dans sa conduite cette parole du Seigneur : ‘’Je ne suis pas venu faire ma volonté mais celle de celui qui m’a envoyé.’’ L’Ecriture dit encore :’’Le plaisir encourt la peine, l’effort procure la couronne.’’» (RB 7,31-33) Renoncer à sa volonté propre, c’est renoncer à soi-même, renoncer à se prendre pour le centre du monde, renoncer à être sa propre norme, sa propre vérité et choisir de partir, en obéissant à la suite du Christ qui est : Chemin, Vérité et Vie. (Jn 14,6)

L’Ecriture nous y engage :

Ne cède pas à la passion violente d’obtenir tout ce que tu désires. (Si 5,2) Ne te laisse pas entrainer par tes désirs et méfie-toi de tes envies. (Si 18,30) Si quelqu’un veut venir avec moi, qu’il cesse de penser à lui-même. (Mt 16,24) Celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, ou ma sœur ou ma mère. (Mt 12,50)

Le Christ est le modèle de cette liberté…

Je suis descendu du ciel non pas pour faire ma volonté mais la volonté de celui qui m’a envoyé. (Jn 6,38) Je ne cherche pas à faire ce que je veux, mais ce que veut celui qui m’a envoyé. (Jn 5,30) Ma nourriture c’est d’obéir à la volonté de celui qui m’a envoyé et d’achever le travail qu’il m’a confié. (Jn 4,34).

…. qui culminera au jardin des oliviers :

Il disait : Abba, ô mon Père, tout t’est possible : éloigne de moi cette coupe de douleur. Toutefois non pas ce que je veux mais ce que tu veux. (Mc 14,36)

La liberté chrétienne qui doit faire agir notre volonté en la concrétisant dans notre vie est l’aboutissement de cette prière que le Christ nous a enseignée : « Notre Père, qui es dans les cieux, que chacun sur la terre fasse ta volonté comme elle est faite dans le ciel. » (Mt 6,9-10). Ainsi renoncer à notre volonté propre, c’est vouloir et faire ce que Dieu attend de nous : une obéissance active à la volonté du Père, à l’exemple et à la suite du Christ.

Laissez l’Esprit Saint diriger votre vie et vous n’obéirez plus aux désirs de votre propre nature. (Gal 5,16-17)

C’est la réponse à la question : « Qui veut la vie ? Qui désire le bonheur ? » (RB Prol. 15)

La prière peut alors jaillir :

Apprends-moi à faire ce qui te plaît, car tu es mon Dieu, que ton esprit me guide avec bienveillance car tu es mon Dieu. (Ps 142,10)

Car : le monde passe avec ses convoitises, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement
. (1 Jn 2,17)