Se mettre au service — Avec Benoît et les Pères cisterciens

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Se mettre au service

Se mettre au service

Dans le langage courant la notion de service implique toujours une relation...

Se mettre au service

Dans le langage courant la notion de service implique toujours une relation. Une relation à soi-même quand on dit : se servir, aller au self-service, mais aussi une relation aux autres que l’on exprime en disant : être de service, prendre son service, se mettre au service, je suis de service, société de service, rendre service, faire son service civique, service civil, servir son pays… et certains espaces sont nommés par ce même mot : on dit service public pour désigner les services de l’état, on parle de services administratifs, de services hospitaliers … On peut aussi se mettre au service d’une idée, d’un parti, d’un idéal… Le bénévolat est un service.

La notion de service recouvre à la fois une dimension personnelle, altruiste et une dimension sociale.

A celui qui renonçant à sa volonté propre, à celui qui prend les armes très fortes de l’obéissance pour combattre sous les ordres du Christ (Prol 3) Benoît propose et développe un chemin, une manière de vivre en organisant une école du service du Seigneur (Prol 44-45). En effet, esclave ou homme libre nous sommes tous un dans le Christ (Ga 3,28) et nous portons tous la charge du même service pour l’unique Seigneur (RB 2,20).

L’Abbé, responsable élu de la Communauté et qui y tient la place du Christ (RB 2,2) est au service de ses frères quels que soient leurs caractères (RB 2,31), et chaque frère lui doit obéissance en raison du service sacré dont il a fait profession, car il n’a rien de plus cher que le Christ (RB 5,3). L’abbé, s'il a bien fait son service, entendra le Seigneur lui adresser la parole dite au bon serviteur qui a distribué la nourriture à ses compagnons quand il était à leur tête : « Oui, je vous le dis, le Maître lui confiera tous ses biens » (Mt 24, 47). (RB 64,21-22)

A ses côtés le cellérier assure la gestion des biens du monastère en étant attentif à chacune des demandes qui lui sont faites (RB 31,7) en ayant une attention particulière pour les malades, les enfants, les hôtes et les pauvres (RB 31,9).

La vie communautaire n’est possible que si les frères remplissent les services nécessaires au bon fonctionnement du monastère : cuisine, réfectoire, buanderie, jardin, bibliothèque, infirmerie, travail, gestion … Ils se serviront les uns les autres, ceux qui n’auront pas beaucoup de force seront aidés, ils se serviront régulièrement avec amour (RB 35, 1-6). A l’accueil l’hôte est reçu comme le Christ (RB 53,1). Dans la communauté, tous les frères sont au service les uns des autres et ils s’obéiront mutuellement (RB 72,4 ;­ 6), chacun selon ses possibilités.

Ainsi tout est organisé pour que le fondement de cette vie soit le service de Dieu qui prime sur tout car rien ne passera avant le service de Dieu (RB 43,3). Un des critères de réception du novice est d’examiner avec soin s’il cherche vraiment Dieu, s’il est empressé au service de Dieu, à l’obéissance, aux humiliations (RB 58,7). Ce service primordial est celui de la célébration des heures que la Règle développe du chapitre 8 au chapitre 20.

Cette école du service du Seigneur, chemin de vie et de conversion proposé par Benoît prend tout le quotidien de l’existence que ce soit dans la relation à Dieu ou la relation aux autres, que l’on soit moine ou laïc et cela à la suite du Christ. De condition divine il s’est dépouillé lui-même, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes (Ph 2,7) au milieu desquels il a vécu comme celui qui sert (Lc 22,27). Saint Jean nous précise : « Si quelqu’un veut me servir, qu’il se mette à ma suite, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert mon Père l’honorera. (Jn 12,26). Le service n’est pas une fin en soi mais un chemin de vie. Voyez : dans sa tendresse, le Seigneur nous montre le chemin de la vie (Psaume 15, 10)-(Prol 20). Cette route à suivre nous est proposée comme moyen pour atteindre le but de toute vie chrétienne et, même si nous refusons de le suivre jusqu'à la gloire, il sera comme un maître terrible qui se fâche à cause de nos fautes. Et il nous condamnera à une punition sans fin comme des serviteurs très mauvais (Prol 7). Si la route est parfois difficile, par la patience en participant aux souffrances du Christ, nous mériterons d’être avec lui dans son Royaume (Rm 8,17-Prol 50).

« Que chacun de vous utilise pour le bien des autres le don particulier qu’il a reçu de Dieu. Vous serez ainsi de bons administrateurs des multiples dons divins.                        que celui qui a le don de la parole transmette les paroles de Dieu ;                                 que celui qui a le don de servir l’utilise avec la force que Dieu lui accorde :                       il faut qu’en toutes choses gloire soit rendue à Dieu,                                                           par Jésus Christ à qui appartiennent la gloire et la puissance pour toujours. »                                                             (1P 4,10-11)