La foi est expérience — Avec Benoît et les Pères cisterciens

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Avec Benoît et les Pères cisterciens
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La foi est expérience

Si quelqu’un d’entre nous, trouve avec le Prophète, que ce lui est un grand bien d’être étroitement uni à Dieu… s’il le désire fortement, qu’il en ait une soif ardente et médite sans cesse sur ce sujet, celui-là sans doute ne recevra point le Verbe autrement que sous la forme d’un époux… Bien qu’il se trouve encore exilé dans son corps, les désirs de son cœur seront exaucés, mais ce sera un accomplissement très court, accordé pour un temps seulement. A peine le Verbe, répondant à l’appel des veilles et des prières, des travaux et des larmes, se sera-t-il présenté que déjà il échappera à la prise de l’âme qui croit le tenir…
Ainsi donc, il est possible dans cette existence corporelle, de goûter la joie de la présence de l’Epoux, mais sans que cette joie soit totale. En effet si chaque visite réjouit l’âme, chaque départ l’attriste.

Sermon sur le Cantique des cantiques 32,2
Traduction Charpentier 1867 revue

La foi passe par l’épreuve
Il me reste à parler de « la foi non feinte » (sincère, sans détours) (1 Tm 1,5) ; mais comme il me revient en pensée qu’il est parlé ailleurs de la foi qui, sans les œuvres, est morte, je me trouve conduit à diviser la foi en trois espèces : la foi morte, la foi feinte et la foi éprouvée.
Pour la foi morte, l’Apôtre la définit comme une foi qui va sans les œuvres, c'est-à-dire celle, qui n’opère point par la charité, qui est comme l’esprit de la foi. Elle donne la vie et porte aux bonnes œuvres.
Quand à la foi feinte, c’est celle que la charité a d’abord animée et qui a commencé de se porter aux bonnes œuvres, mais qui, faute de persévérance, s’est éteinte et est morte presque en naissant … C’est, je crois de cette foi feinte qu’il est parlé dans l’Evangile, quand il est dit : « Ils ne croient que pour un moment et à l’heure de l’épreuve, ils font défection.» (Lc 8,13)
C’est l’épreuve qui montre ce qu’est la foi de chacun. Si elle vient à défaillir, ce qui arrive quand on ne persévère point dans la charité, il est évident que ce n’était qu’une foi feinte, si au contraire, elle persévère, c’est une foi éprouvée et parfaite …

Sur les mœurs et les devoirs des évêques Chap. 4,14
Traduction Charpentier 1867 revue