Donner du sens au travail (1) — Avec Benoît et les Pères cisterciens

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Donner du sens au travail (1)

Quiconque mène une vie sage et réglée n’a besoin que d’un peu de sel pour assaisonner ses mets et d’avoir faim pour les trouver exquis

Quiconque mène une vie sage et réglée n’a besoin que d’un peu de sel pour assaisonner ses mets et d’avoir faim pour les trouver exquis ; mais si on devance le besoin, alors il faut recourir à je ne sais quels sucs de plantes étrangères pour en composer des assaisonnements multiples, afin de piquer le palais, de réveiller le goût et d’exciter l’appétit. Mais que fera me direz-vous celui qui ne peut faire autrement ? Je sais que vous êtes délicat, et maintenant habitué à ces choses vous ne pouvez suivre un régime si dur. Mais il faut travailler à le pouvoir, et si vous me demandez comment, je vous répondrai : levez-vous vite, ceignez-vous les reins, secouez votre oisiveté, déployez toutes vos forces, faites œuvre de vos bras, que vos mains s’ouvrent et se fatiguent, faites de l’exercice mais un exercice utile et vous vous sentirez bientôt de l’appétit pour ce qui peut apaiser votre faim, non pas pour ce qui flatte le goût. Le travail rendra aux mets ce goût dont l’inaction les a dépouillés pour votre palais.

                                                                                                                                   (Saint Bernard Lettre 1,12)