Bienheureux ceux qui ont le coeur pur — Avec Benoît et les Pères cisterciens

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Bienheureux ceux qui ont le coeur pur

Bienheureux ceux qui ont le cœur pur car ils verront Dieu
C’est un désir inné en tous de vouloir voir ce que l’on aime. C’est donc avec raison qu’après les autres béatitudes, vient celle que nous venons de citer. Seuls ceux qui ont cœur pur verront Dieu, et Dieu ne se laisse voir qu’au cœur pur...

Bienheureux ceux qui ont le cœur pur car ils verront Dieu

 

 

C’est un désir inné en tous de vouloir voir ce que l’on aime. C’est donc avec raison qu’après les autres béatitudes, vient celle que nous venons de citer. Seuls ceux qui ont cœur pur verront Dieu, et Dieu ne se laisse voir qu’au cœur pur.

Mais, je me le demande, mes frères : pourquoi tous ces travaux si longs, si pénibles, si nous n’avons pas encore purifiés nos cœurs ? Si nous avons purifié notre cœur pour la vertu, il faut le purifier par la vérité. Si nous l’avons purifié pour aimer, il faut le purifier pour contempler. Nous avons guéri le boiteux, mais il faut éclairer l’aveugle. Il est deux choses pénibles pour les enfants d’Adam : l’ignorance et la difficulté. L’une ferme les yeux de la raison, l’autre ligote les pieds de l’âme pour ainsi parler. Le prophète déplore ces passions communes à tous : « Ma force m’a abandonné, et la lumière de mes yeux n’est plus avec moi. »

Ô mes très chers frères, les hommes spirituels qui se sont longuement exercés par l’habitude de la prière, voient, goûtent et sentent des choses merveilleuses et douces, pleines de lumières, dans l’exercice de la contemplation qu’une fois rendus à eux-mêmes ils ne peuvent décrire et même se rappeler !

Voilà pourquoi il faut purifier le cœur pour qu’il puisse voir et contempler ce qui subsiste sans corps, ce qui est beau sans qualité distincte, ce qui est grand sans vaine ostentation, ce qui est partout sans être dans un lieu, et ce qui existe toujours sans et hors des catégories du temps : autrement on ne pourra jamais voir Dieu.

Pour résumer en peu de mots, disons que la partie affective de l’âme soit gouvernée par le discernement, la sobriété, la force et la justice ; qu’on y trouve une habitude d’âme bien réglée, c'est-à-dire la vertu, formée et ordonnée sous l’impulsion souveraine de la charité …

Que celui qui désire être vraiment spirituel, le soit plus par l’affection que par le raisonnement, par la manière d’agir que par la méditation spéculative. Qu’il s’appuie sur ses pieds mais pour s’élever jusqu’au vol. Comme il ne pourra pas toujours voler, qu’il remette pied à terre de peur de culbuter…

Que l’opération soit sous le contrôle de la volonté, comme l’affection est soumise au contrôle de la raison, tandis que la raison elle-même est gouvernée par la sagesse et la parole de Dieu.     

                                                                                                                                                                                                                                                                                      

                                                                           Sermon 4 pour la Toussaint (Extraits)