Suivre le Christ — Avec Benoît et les Pères cisterciens

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Suivre le Christ


Ah ! Prendre ta croix et te suivre, Seigneur. Mais comment te suivre ?
Et le Seigneur répond : « Comment t'es-tu éloigné de moi ? » Je ne pense pas, Seigneur, que ce soit en marchant, mais par les mouvements de mon cœur. Ne voulant plus te donner toute mon âme, je me la suis appropriée, et parce que je voulais me posséder sans toi, je me suis perdu, en même temps que je te perdais. Je me suis devenu à charge à moi-même, je suis devenu ténèbres, tristesse et misère.

Je me lèverai donc et j'irai vers mon Père, et je lui dirai : « Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi » (Lc 15, 21).

Si c'est par un mouvement du cœur, et non en marchant, que l'homme s'est orgueilleusement éloigné du bien suprême et qu'il a abîmé en lui l'image de Dieu, il me semble évident que c'est par un mouvement du cœur que l'homme retournera humblement au Dieu qui l'a créé et retrouvera son image. « Renouvelez-vous dans votre cœur, revêtez l'homme nouveau qui a été créé selon Dieu » (Ep 4, 24).

Comment se fera cette rénovation sinon par le commandement nouveau de la charité, dont le Sauveur dit : « Je vous donne un commandement nouveau » (Jn 13,34). L'âme qui se sera revêtue parfaitement de charité verra aussi se restaurer en elle les deux facultés que nous avons dites corrompues : la mémoire et la connaissance. Il nous est donc bien salutaire de trouver en raccourci dans un seul précepte, à la fois : l'abolissement du vieil homme, l'esprit nouveau et la restauration de l'image divine.

Le miroir de la Charité
(extraits)