Méditer la vie de Jésus — Avec Benoît et les Pères cisterciens

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Méditer la vie de Jésus

Jésus aimait Marthe, Marie et Lazare. Cela signifie, personne n'en doute, qu'il leur vouait une amitié de choix, et qu'eux lui étaient attachés par une affection toute spéciale. Témoin ces douces larmes que Jésus versa, pleurant avec celles qui pleuraient, et que toute la foule interpréta comme un signe d'affection : « Voyez comme il l'aimait. »Ils l'avaient donc invité pour un souper. Marthe servait, et Lazare était parmi les convives. Marie, prenant un vase d'albâtre plein de parfum, le brisa et en répandit le contenu sur la tête de Jésus. C’est là aussi ton rôle. Brise donc l’albâtre de ton coeur, et tout ce que tu as d’amour, de désir, d’affection, tout, verse-le sur la tête de Jésus, adorant l’homme dans le Dieu et le Dieu dans l’homme. Si le traître s’inquiète, s’il murmure, s’il envie, s’il appelle gaspillage ce qui est marque d’amour, ne t’en soucie pas. Judas murmurait, enviant le prix du parfum. Mais le juge ne donne pas suite à ses accusations et absout l’accusée : “Laissez-la, ce qu’elle a fait pour moi est bien !” Que Marie travaille, qu’elle fasse le service, qu’elle reçoive les pélerins, donne à boire et à manger aux pauvres et des vêtements à ceux qui ont froid. Pour Marie, il n’y a que moi qui compte, et elle compte aussi pour moi. Tout ce qu’elle a, elle me le donne ; tout ce qu’elle désire, c’est de moi qu’elle l’attend. Qui donc aurait le coeur d'empêcher Marie d'embrasser ces pieds qu'elle étreint avec tant de bonheur ? Qui lui dirait de détourner ses yeux absorbés dans la contemplation du plus beau des visages ? De ne plus écouter ces mots si tendres, qui font toute sa vie ?

Mais levons-nous maintenant et partons d'ici. – Où ? demandes-tu. Eh bien, à la rencontre du Seigneur du Ciel et de la terre, qui vient assis sur un ânon. Émerveillée de voir tout cela s'accomplir pour toi, va mêler tes louanges et tes acclamations à celles des enfants : « Hosanna, Fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »

Entre maintenant avec lui dans cette vaste pièce préparée pour le repas. Ne remarques-tu pas celui qui s'est penché vers la poitrine du Maître, et a incliné la tête sur son sein ? Qui est-ce donc? Quel bonheur pour lui, en tout cas. Oh ! je vois : “Jean est son nom”. O Jean, dis-nous quelle douceur, quelle grâce pénétrante, quelle lumière et quelle ardeur n'as-tu pas puisées à cette source ! Dans cette poitrine, tu as les trésors de la sagesse et de la science, la source de la miséricorde, le séjour de la tendresse, le rayon du miel de l'éternelle suavité.

De la vie de recluse 31