Biographie — Avec Benoît et les Pères cisterciens

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Avec Benoît et les Pères cisterciens
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Biographie

1109
De 20 ans plus jeune que Bernard, Aelred naît au nord de l'Angleterre, aux confins de l'Écosse, dans la ville d'Hexam. Son père est un prêtre instruit, respectable et consciencieux. En ce temps et en ce lieu, la coutume permettait en effet, au prêtre de se marier pour maintenir l'hérédité d'un patrimoine ecclésiastique. Le garçon reçoit une excellente instruction à l'école de son bourg natal. Il y apprend le beau latin qu'il ne devait jamais oublier.

1124
Puis, adolescent, il est admis vers 14 ans, à la cour du roi d'Écosse, David, où il devient le compagnon préféré de Henri et de Waldef, le fils et le beau-fils du roi. On constate déjà là, une des caractéristiques d'Aelred : son aptitude à se faire des amis : Waldef devient vite son ami.

1129
Sa conduite est assez légère. Pourtant l'entrée de Waldef chez les chanoines réguliers le marque. Ses mérites à la cour lui valent bientôt la fonction de sénéchal ou économe de la cour. Il a la responsabilité de la table du Roi.

1134
Envoyé en mission auprès de l'archevêque d'York, il entend parler de l'abbaye de Rievaulx, fondée deux ans plus tôt, en 1132, sur les bords de la Rii, d'où son nom, par un essaim parti de Clairvaux, avec à sa tête Guillaume le secrétaire même de saint Bernard.

Aelred quitte tout et entre comme novice à Rievaulx. Il a 25 ans. L’Ordre est alors en pleine expansion, et la doctrine de l’école de la charité, élaborée par Bernard, est assez répandue dans la filiation de Clairvaux. Contrairement à Guillaume de saint Thierry et à Guerric d'Igny qui ont d'abord été formés dans des écoles et ensuite à la vie monastique, Aelred a reçu sa formation directement sous la forme monastique et cistercienne, par l'un des meilleurs disciples de saint Bernard, Guillaume le secrétaire même de saint Bernard. Il eût aussi pour père-maître un autre claravallien : Simon de Clairvaux.

Durant son année de noviciat, il excelle dans les trois choses qui font un moine : la méditation, la prière pure et un travail utile, nous dit son biographe, qui souligne sa dévotion à l'humanité du Christ, et particulièrement du Christ en croix, telle que Bernard l'a enseignée et pratiquée. Aelred lui-même, nous dit que ses lectures au noviciat étaient de préférence les "Confessions" de saint Augustin et l'évangile selon saint Jean. On lisait aussi le Traité "Des Degrés de l’humilité", et le "De l'amour de Dieu" de Bernard, et bien sûr, la Règle de saint Benoît.

1141
Encore jeune moine, Aelred est envoyé en mission à Rome. Il passe par Clairvaux où il rencontre saint Bernard qui, Père Immédiat de Riévaulx, devait probablement avoir entendu parler d'Aelred.

A son retour de Rome, celui-ci est nommé maître des novices. Il possède un charme personnel qui lui attire naturellement des disciples. Il commence son enseignement spirituel par une première ébauche de son "Miroir de la charité".

1143
Aelred est choisi comme premier abbé de la fondation de Reversby ; il demeure 5 ans à la tête de cette maison où il continue son enseignement sur les étapes de la formation d'un cistercien à l'école de la charité.

1147
On l'élit abbé de Rievaulx et il dirige ce monastère durant vingt ans. Les 10 dernières années, il est accablé de maladies, en particulier d'arthrite. Privé de l'assistance aux offices, il se fait construire une petite cabane où il s'entretient avec ses frères.

1167
Aelred meurt le 12 janvier, en écoutant le récit de la Passion que lui lit un frère. Il n'avait que 58 ans.

Ses contemporains l'ont connu comme un homme d'une sérénité inaltérable, d'une bonté humaine. Il eut l'art d'être père, avec humilité et amour, c'est-à-dire sans paternalisme ni autoritarisme. Il eut aussi l'art d'écrire et d'écouter, l'art de la parole et du silence, ce qui est le propre du maître spirituel.

Il fut surtout un homme qui sut aimer ; nous avons déjà noté plus haut à propos d’Aelred adolescent, comme une des caractéristiques du personnage, son aptitude à se faire des amis : c’est qu'il aime et sait traduire son affection. Aelred a des amis partout ; aussi à sa mort sera-t-il regretté partout. On le lira pour retrouver sa présence.