Œuvres — Avec Benoît et les Pères cisterciens

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Avec Benoît et les Pères cisterciens
Menu

Œuvres

Sur le tombeau d’Aelred on lisait : « A peine l'a-t-on lu, qu'on a envie de le relire ». Que lisait-on de lui ? Ses œuvres sont nombreuses.
  • Son ouvrage Maître est certainement le Miroir de la charité, traité pratique de la perfection chrétienne qui applique aux moines le message évangélique du salut par la croix. Le "Miroir de la charité", c'est l'Écriture, où se révèle le Dieu qui est amour. Le plan de l’ouvrage n’est pas très net. Mais les idées générales des trois livres dont il se compose sont faciles à mettre en évidence: Le premier livre traite de L'excellence de la charité. Le second répond à diverses objections. Le troisième traite de la pratique de la charité."Le Miroir" est une justification chrétienne du monachisme, avec au centre la charité qui restaure l'image de Dieu en l'homme. En bref, Aelred y dit que la charité n'est pas affaire de sentiment, mais qu’aimer, c'est conformer sa volonté à celle de Dieu. Ce qui rend le joug monastique pesant, c'est le manque de générosité à l'égard de la croix du Christ. Pour Aelred, chercher Dieu, c'est aimer, car on ne le saisit que dans la mesure où on l'aime. Or aimer, c'est communier aux souffrances du Christ.
  • Le second livre auquel est attaché le nom d’Aelred, est le Traité de l’Amitié spirituelle où il précise les conditions de l’amitié entre chrétiens. Plus bref que le Miroir, ce Traité est, lui aussi, composé de trois livres. Dans le premier, son auteur dégage la notion chrétienne de l’amitié. Dans le second, il discerne les différentes espèces d’amitié et il expose les fruits de la véritable amitié chrétienne. Dans le troisième, il établit les stades par lesquels doit passer toute amitié digne de ce nom.
  • Le : « Quand Jésus eut douze ans » est un petit commentaire de l’Evangile selon St Luc, 2, 42 & s qui traite du recouvrement de Jésus au Temple. Aelred explique ce petit passage selon les trois sens de l’Ecriture mis en valeur par Origène, les sens littéral, mystique et moral. Au sens littéral, la méditation qu’en fait l’abbé de Riévaux nous donne un bel exemple de la dévotion affective des premiers cisterciens envers l’humanité du Christ. Au sens mystique, son texte a peu d’intérêt pour nous. Par contre, au sens moral, nous avons là un petit traité de spiritualité qui développe 3 thèmes : le thème des 3 âges de la vie spirituelle, lorsque Aelred commente la montée vers Jérusalem ; un exposé sur la contemplation, lorsqu’il parle de Jésus au Temple, Le thème du rapport : action-contemplation, problème souvent posé par les cisterciens, sert de conclusion, à propos du recouvrement de Jésus par ses parents.
  • Les Sermons qu’Aelred a donnés au chapitre devant ses moines nous ont été conservés, de provenances diverses. Le tout forme une importante collection que « Pain de Cîteaux » vient fort heureusement d’éditer.
  • Parmi ceux-ci, les Sermons sur les fardeaux, (De oneribus) composent un groupe à part. D’abord donnés au Chapitre durant l’Avent, ces sermons ont été repris à la demande de l’évêque de Londres. L’ensemble qui est un commentaire des chapitres 13 à 16 d’Isaïe, fait ressortir ce qui peut faire obstacle à la perfection chrétienne, ce qui lui est un « fardeau ».
  • La vie de recluse nous fait connaître ce qu’était une recluse dans la société du XIIe siècle. Cette lettre à sa sœur recluse, qui nous décrit l’institution de cet état et sa perfection, nous offre en des pages délicates et simples, un modèle de méditation affective et de cette dévotion tendre envers l’humanité du Christ, propre aux premiers cisterciens.
  • La prière pastorale, élévation oratoire vers Dieu, sert de clé de voûte à la physionomie morale et spirituelle de l’Abbé de Rièvaulx. Comme Bernard, Aelred, dans son humilité, est conscient de ne réaliser qu’imparfaitement le nom de père et de pasteur.Un traité Sur l’âme, interrompu par sa mort. Cet intérêt pour l’âme est caractéristique des Cisterciens. Aelred y dépend beaucoup d’Augustin

 

Aelred de RievaulxTelles sont les œuvres d’Aelred. Il faudrait y ajouter un De la nature de l’amour qui est demeuré inachevé, et des ouvrages historiques qui, ne touchant pas à la vie spirituelle, sont pour nous sans grand intérêt Actuellement encore, Aelred reste à la suite de Bernard, un maître de vie spirituelle. Ancien maître des novices, il connaît l'âme humaine. Ainsi, dans le "Miroir de la charité", il nous présente une solide théologie de la vie monastique, établissant la valeur de l’obéissance sur des bases évangéliques, et il précise à l’intention des commençants, que sentir n’est pas aimer.

Illustration : saint Aelred (1109-1167)