Recevoir l’amour qui te donne d’aimer — Avec Benoît et les Pères cisterciens

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Recevoir l’amour qui te donne d’aimer

Recevoir l’amour qui te donne d’aimer

J’étais nu, malade, étranger, prisonnier (Mt 25,35-36) : m’as-tu aimé ? Alors regardons
Jésus crucifié et ressuscité et laissons-nous guider par l’oraison de ce jour : trouver dans la folie de la Croix (1 Co 1,18.24) la connaissance incomparable de Jésus Christ.
Car la question de Jésus est posée sur la Croix.

 

Recevoir l’amour qui te donne d’aimer

J’étais nu, malade, étranger, prisonnier (Mt 25,35-36) : m’as-tu aimé ? Alors regardons Jésus crucifié et ressuscité et laissons-nous guider par l’oraison de ce jour : trouver dans la folie de la Croix (1 Co 1,18.24) la connaissance incomparable de Jésus Christ. Car la question de Jésus est posée sur la Croix. Pierre le comprend. Béni soit Dieu, le Père de Notre Seigneur Jésus Christ, dans sa grande miséricorde, il nous a fait renaître pour une espérance vivante par la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts (1 P 1,3).

M’aimes-tu, dit Jésus crucifié hier et aujourd’hui à chacun(e). Le seul Je t’aime qui puissetenir debout en regard de la Croix, c’est celui de la Femme, choisie entre toutes pour le oui immaculé, virginal, entier, libre à l’Amour. Marie n’a jamais cessé de croire l’Amour, de remettre tout son être à ce Mystère qui la prenait sous son ombre et hier l’entraînait en visitation d’amitié chez sa cousine Élisabeth.

M’aimes-tu, dit la Croix. La question transperce le coeur de la Mère : Marie, Mère du bel amour, oui : aimante parce que aimée : assumée corps et âme par l’Amour, capable d’amour pour tous, pour chacun(e), Mère de tous les hommes. Jésus dit à Marie : Femme, voici « ton » fils (Jn 19,26). Elle est par grâce mère des disciples, notre mère.

À Pierre, il dira : Pais mes brebis (Jn 21,17). Pierre, par grâce, reçoit un ministère de l’unique Ministère du Christ, notre unique Pasteur. Pierre serviteur de cette Relation:Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ?

 Il faut longtemps – et c’est chaque jour – regarder Jésus me posant cette question : sur la Croix, dans ma vie, par le regard des pauvres. La question de Jésus n’est pas pour me coincer, m’acculer à mon péché… C’est une question qui attire, déplace, convertit.

Une question qui me conduit là où je ne peux aller de moi-même : mon coeur (révélé par l’amour premier de Jésus). Là où en moi se dit un Je t’aime vrai, décisif, libre, heureux et pauvre.

 

Ce Je t’aime m’est donné, sur la Croix. Christ m’a aimé et s’est livré pour moi (Ga 2,20).

Attention :

                   si tu crois aimer de toi-même : Jésus, tes frères, tes soeurs, les époux, les épouses,le monde entier !

                   si tu t’estimes doué pour les oeuvres charitables, le militantisme, le dévouement,

                   l’amour chaleureux, communicatif peut-être tu oublies de recevoir d’abord :

                   l’amour qui te donne d’aimer, qui te donne d’aimer en vérité

                   c’est-à-dire selon l’Évangile : comme Jésus a aimé.

 

Homélie pour la Saint Justin, 1.06.1990, Adorateurs dans le souffle. Homélies de frère Christophe Lebreton pour fêtes et solennités (1989-1996), Editions de Bellefontaine, Godewaersvelde 2009, pp. 34-35