Marie, notre mère — Avec Benoît et les Pères cisterciens

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Marie, notre mère

Frères, si nous nous regardons bien nous-mêmes, nous ne pourrons répondre à Dieu une fois sur mille. Que faire ? Nous ne pouvons rien lui cacher, car, comme le dit l'Apôtre, “Tout est à nu et mis à découvert sous ses yeux”. Offrons-lui nos prières. Disons-lui : “N'entre pas en jugement avec tes serviteurs !”. C'est peu cependant de ne lui offrir que nos prières. Cherchons le secours de celle dont il ne peut vouloir dédaigner les prières. Allons donc trouver son Épouse, allons trouver sa Mère, allons trouver sa servante idéale. Elle est tout cela, la bienheureuse Marie ! Aussi célébrons en grande liesse la nativité de la bienheureuse Marie, pour qu'elle-même intercède pour nous auprès de notre Seigneur. Mais que ferons-nous pour elle ? Quels présents lui offrir ? Ah si seulement nous pouvions lui rendre la dette que nous lui devons ! Car c'est notre devoir de l'honorer, de la servir, de l'aimer, de la louer. Nous devons l'honorer, car elle est la Mère de notre Seigneur ; ne pas honorer la mère, c'est assurément faire affront au Fils. L'Écriture dit ailleurs : “Honore ton père et ta mère”. Mais que disons-nous, frères ? Serait-elle notre mère ? Certes, elle est vraiment notre mère ! C'est elle qui nous a donné le jour, elle qui nous nourrit, elle qui nous fait grandir. Par elle nous sommes nés, non pas au monde, mais à Dieu ; par elle nous sommes nourris, non pas du lait qui vient du corps, mais de celui dont parle l'Apôtre : “Je vous ai donné du lait, et non pas une nourriture solide”. Par elle nous grandissons, non pas quant à la taille de notre corps, mais quant à la force de l'âme. Voyons donc quelle est cette naissance, quel est ce lait, quelle est cette croissance.

La bienheureuse Marie, bien mieux qu'Ève, nous a donné naissance, du fait que c’est d’elle que le Christ est né. L'Apôtre, en parlant de notre Seigneur, disait : “Il est devenu pour nous, par la grâce de Dieu, sagesse et justice, sanctification et rédemption”. Eh bien, elle qui est la Mère du Christ, elle est la Mère de notre Sagesse, la Mère de notre Justice, la Mère de notre Sanctification, la Mère de notre Rédemption. Elle est donc davantage notre mère que notre mère selon la chair. D’elle nous avons donc une meilleure naissance. Aussi, célébrons avec joie sa Naissance, puisque nous lui devons une si bonne naissance ! Considère à présent sa chasteté, sa charité, son humilité ; à son exemple, grandis en pureté, grandis en charité, grandis en humilité ; ainsi tu suivras ta Mère ! Voilà comment elle est notre Mère, voilà comment nous devons l'honorer. C'est le précepte même du Seigneur : “Honore ton père et ta mère”.

Cf. Aelred de Rievaulx, Sermons pour l'année. Première collection de Clairvaux, Tome 2, Sermons 15 à 28 (Pain de Cîteaux, série 3, n° 12), Abbaye Notre Dame du Lac, 1999, p. 117-119.