Marie et les cisterciens — Avec Benoît et les Pères cisterciens

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Marie et les cisterciens

Marie et les cisterciens

Marie est la source des jardins, elle qui purifie, qui abreuve et rafraîchit les saintes communautés ...

Marie et les cisterciens

                    Marie est la source des jardins, elle qui purifie, qui abreuve et rafraîchit les saintes communautés. Autant de communautés religieuses qui passent leur vie dans la foi au Fruit de l’enfantement virginal, autant de progénitures de la Vierge autant de jardins de plaisance.

   C’est à cette source toujours fraîche, à cette Vierge toute miséricordieuse, qu’appartiennent spécialement les monastères cisterciens. Tel est mon avis, car tous sont consacrés à honorer, avec la dévotion qui se doit, la mémoire et les mérites de cette mère. Oh ! qu’elle doit être grande chez les moines la candeur du cœur, la pureté des mœurs, eux qui, par la candeur de leur habit et par le nom virginal qu’ils portent imitent la candeur du lis ! On les appelle moines blancs, non pas tant en raison de l’éclat des habits blancs qu’ils portent, que du fait qu’ils sont les serviteurs spirituels de la candeur virginale.

   Alors pourquoi faut-il, malheureux, misérables que nous sommes, tout noirs sous notre habit blanc, que nous laissions pousser si dru, autour du lys de notre Vierge, des épines et des ronces ? Pourquoi plantons-nous tristement et faisons pousser plus tristement encore les épines des antipathies et les pointes acérées des détractions, là où devraient s’exhaler et respirer que les parfums des vertus ?

   Bien plutôt aurions-nous du imiter notre Vierge, et nous conformer par action filiale à cette bienheureuse mère, car elle ne nous a pas été donnée seulement comme remède à nos maux, elle nous a été aussi proposée comme modèle de vertus.

   Il ne sied donc pas à un moine blanc, ami de la pureté virginale, il ne sied pas à un enfant de Marie de se gonfler d’orgueil, de se laisser aller au vice de la curiosité, de se prêter à des désirs immondes, de se noircir en ruinant la paix de ses frères, d’être torturé de jalousie, d’oublier sa résolution de tendre à la sainteté dans le service de la Vierge. Comment donc l’orgueil pourrait-il servir une telle humilité, l’impureté un tel honneur, ce qui est déshonnête une telle pureté, la haine une telle charité, la détractation une telle bienveillance, le murmure une telle paix, la gloutonnerie une telle retenue, le mensonge une telle vérité, et la méchanceté une telle miséricorde ?

 

                   Sermon V. (Extraits) Traduction Robert Thomas ocso, Pain de Cîteaux n° 18