Repères biographiques — Avec Benoît et les Pères cisterciens

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Amédée naît vers 1110 au château de Chatte, en Dauphiné, dans une famille profondément marquée par la ferveur religieuse de son père...

Repères biographiques                   

  Amédée naît vers 1110 au château de Chatte, en Dauphiné, dans une famille profondément marquée par la ferveur religieuse de son père, Amédée de Clermont, dit l’Ancien, seigneur d’Hauterives. Vers 1120, une fois les affaires séculières réglées, Amédée, père et fils ainsi que seize chevaliers rejoignent l’abbaye cistercienne de Bonnevaux ; ils décident de s’y fixer malgré l’accueil austère de l’abbé Jean. Amédée fils, âgé d’environ dix ans, est trop jeune pour prendre l’habit ; les moines l’accueillent néanmoins sans pour autant l’accepter au noviciat. Ils lui donnent une formation limitée – le strict nécessaire attendu chez un moine, à savoir suffisamment de latin pour comprendre les Saintes Écritures et chanter les Psaumes – qui pousse son père à quitter Bonnevaux pour Cluny avec son fils. Très vite, Amédée le Jeune est envoyé auprès de son parent Conrad de Hohenstaufen, futur empereur, qui le confie à des maîtres érudits, tandis qu’Amédée l’Ancien regrette son choix et retourne à Bonnevaux où il fait pénitence, se consacrant aux bonnes œuvres, aux veilles, aux jeûnes et à la prière.

   En 1125, Amédée le Jeune, désormais suffisamment instruit et en âge d’intégrer un monastère cistercien, entre à l’abbaye de Clairvaux. Sa piété, sa sagesse et son exemplarité lui valent l’estime de saint Bernard. Dans ce contexte, en 1139, il devient abbé d’Hautecombe – ancienne maison bénédictine fraîchement passée à l’Ordre de Cîteaux – où il parvient à surmonter de nombreux défis, renforçant la communauté et son rayonnement.

   Élu évêque de Lausanne en 1144 et sacré en 1145, Amédée conserve un esprit profondément monastique. Il soutient les abbayes cisterciennes de son diocèse, tout en ne négligeant pas les autres ordres religieux. Il joue également un rôle politique notable, notamment auprès de la maison de Savoie, en exerçant des fonctions de conseiller, de tuteur et en assistant à plusieurs diètes impériales. Son épiscopat est aussi marqué par des épreuves pour la défense des libertés de l’Église ; en particulier, un conflit violent l’oppose à son avoué, le comte Amédée de Genevois. Cette situation le conduit à s’exiler temporairement et à subir des brutalités. Malgré cela, il prêche le pardon et la charité.

   Sa vie spirituelle intense se reflète dans ses huit homélies mariales qui offrent un itinéraire spirituel et un très beau témoignage de sa profonde dévotion.

Après quatorze années d’épiscopat, Amédée meurt le 27 août 1159 laissant le souvenir d’une belle figure d’évêque cistercien, resté fidèle à son idéal monastique tout en étant attentif à la population de son diocèse.

 

Éric DELAISSÉ

CMN – Arccis

 

Bibliographie :

Amédée de Lausanne, Huit homélies mariales, introduction et notes par le Chanoine G. Bavaud, texte latin établi par Dom Jean Deshusses, traduction par Dom Antoine Dumas, Paris, Les Éditions du Cerf, 1960 (Sources chrétiennes, 72).

Delaissé Éric, « Une belle figure d'évêque cistercien : Amédée de Lausanne », dans Revue des Amis de l'Abbaye de Montheron, 2023, p. 11-16.

Dimier Anselme, Amédée de Lausanne, disciple de saint Bernard, Abbaye Saint-Wandrille, Éditions de Fontenelle, 1949 (Figures monastiques).

Dimier Anselme, « À propos des Homélies d’Amédée de Lausanne », dans Collectanea Cisterciensia, 48 (1986), p. 19-27.

Dimier Anselme, Un grand seigneur dauphinois, humble moine cistercien. La vie du Vénérable Amédée d’Hauterives, moine de Bonnevaux († v. 1150), par un moine de Bonnevaux, témoin oculaire, Bourgoin-Jallieu, 1968.

Dumas Antoine, « S. Amédée de Lausanne. Le personnage à travers son œuvre », dans Collectanea ordinis cisterciensium reformatorum, 21 (1959), p. 11-28.

Louf André, « Marie dans la Parole de Dieu selon S. Amédée de Lausanne », dans Collectanea ordinis cisterciensium reformatorum, 21 (1959), p. 29-62.

Morerod Jean-Daniel, Genèse d’une principauté épiscopale. La politique des évêques de Lausanne (IXe-XIVe siècle), Lausanne, Société académique vaudoise, 2000 (Bibliothèque historique vaudoise, 116).