Débuter dans la prière — Avec Benoît et les Pères cisterciens

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Débuter dans la prière

Pour l'oraison et la méditation d'un débutant, le sujet le plus sûr et le meilleur, ainsi que nous l'avons déjà dit, c'est la représentation de la Nativité, de la Passion et de la Résurrection du Seigneur. Ainsi, l'âme faible qui ne sait que penser aux corps et aux choses sensibles, aura quelque chose qui l'attachera et à laquelle elle fixera son esprit selon la mesure de sa piété. Le Sauveur se présente à nous en qualité de Médiateur : en Lui, comme on le lit au livre de Job, « l'homme contemplant sa propre apparence, ne pèche pas » (Jb 5,24). Cela veut dire qu'en dirigeant son intention sur le Sauveur, en considérant en Dieu sa forme humaine, l'homme ne sort pas de la vérité, et en ne séparant pas Dieu de l'homme, il apprend à saisir un jour le Seigneur dans l'homme. Les pauvres d'esprit, les enfants de Dieu plus simples, trouvent d'ordinaire d'abord d'autant plus de douceur aux méditations de ce genre, qu'elles sont plus à la portée de la nature humaine. Ensuite, la foi se transformant en charité, embrassant au milieu de leur cœur, d'un tendre baiser le Christ Jésus, toute l'humanité prise pour l'amour de l'homme, tout Dieu à cause de Dieu qui l'a prise, ils commencent à ne le plus connaître selon la chair, quoiqu'ils ne puissent pas encore le méditer entièrement comme Dieu. Et, en l'honorant saintement dans leurs cœurs, ils aiment à lui offrir les prières qui leur montent aux lèvres : supplications, oraisons, demandes, actions de grâce selon les temps et les motifs.

Guillaume de Saint-Thierry, Lettre aux frères du Mont Dieu, chap.5, 43.
dans Œuvres complètes de saint Bernard, t. 5, trad. abbé P. Dion, Paris, 1867, p. 279.
cf. coll. Sources Chrétiennes, 223, Paris, 1975, § 174-175 p. 283-287.