La vie de l’homme est un combat
Malheur aux habitants de la terre, de cette terre où la paix est rare, où la sécurité ne se trouve nulle part, où le travail ne cesse jamais et enfante la pauvreté. « N’est-ce pas un temps de corvée que le mortel vit sur terre ? » (Jb 7,1), tant que la chair convoite contre l'esprit, tant que notre ennemi, semblable à un lion rugissant, cherche quelque victime à dévorer (1 P 5,8)) tant que nous mangeons notre pain à la sueur de notre front, et que la terre de notre cœur répond à notre travail en produisant des ronces et des épines. C'est pourquoi, agités et dissipés, l'âme attristée, nous avons plus sujet de gémir sur nous que de nous réjouir avec assurance dans le Seigneur. Pourtant une bonne espérance tirant de ce qui a précédé un argument en faveur de ce qui viendra à la fin, des tribulations qui nous pressent, fait jaillir l'huile de la consolation qui réjouit notre visage et qui oint notre tète. Aussi avec l'Apôtre nous nous glorifions dans nos maux : nous nous complaisons dans nos humiliations, « sachant que la détresse produit la patience, la patience l’épreuve surmontée, l’épreuve surmontée l’espérance ! (Rm 5,5)
Traité III (Extraits) Traduction Charpentier 1872 (Revue)